LE MANGA : PETIT GUIDE A LA DÉCOUVERTE DU GENRE

Publié le par BD Passion Dakar

Le manga a beau être un genre de plus en plus populaire en France, il laisse encore perplexes beaucoup de potentiels lecteurs. Quelle est la différence avec une BD ? Par où commencer ? Pas de panique : installez-vous confortablement, et suivez le guide.

Un peu à l’image de la fantasy, le manga est un genre représentatif de la pop culture dont le statut est toujours assez paradoxal aujourd’hui. Si d’un côté, il connaît un vif succès auprès des jeunes en général, il demeure victime d’un certain nombre de stéréotypes, signe d’une méconnaissance globale de ce genre exotique.

« C’est violent », « je n’aime pas les gros yeux », « pourquoi c’est à l’envers ? » ou encore « c’est cher pour de la BD en noir & blanc » sont autant de critiques qui reviennent souvent. Des critiques pas forcément injustifiées, mais qu’il convient de replacer dans le bon contexte. Et puis d’abord, c’est quoi, un manga ?

Qu’est-ce qui fait qu’un manga… est un manga ?

Première grande question tout à fait pertinente : quelle est la vraie différence, au fond, entre un manga et une BD ? Il y aurait beaucoup de choses à répondre à ça, ne serait-ce que parce que le domaine de la bande dessinée en lui-même regroupe énormément de codes et de formes d’expression graphique différents. Alors comment le manga se détache-t-il de tout ça ?

Pour commencer, il n’est pas cliché de dire que le manga, c’est japonais. Le genre prend ses racines dans le phénomène de l’estampe japonaise aux alentours du XVIIème siècle ; il s’agissait de représentations populaires ou de caricatures qui instaurèrent bien vite un style graphique particulier. Le terme « manga » aurait d’abord été utilisé par l’artiste Katsushika Hokusai pour désigner un dessin divertissant.

Aujourd’hui, le mot désigne au Japon la bande dessinée en général, et il n’y a qu’en Occident qu’il conserve une connotation définitivement nippone. Ce qui n’est ni faux, ni péjoratif : si le manga, c’est de la BD, il s’agit tout de même, à la base, d’un style né au Japon qui a par la suite évolué en recueillant diverses influences. Le manga possède donc ses codes graphiques bien à lui.

 

On parle par exemple d’un « découpage cinématographique » dans les planches. Une influence, sans doute, des débuts du cinéma hollywoodien, à laquelle le genre doit le dynamisme qui lui est propre. Le manga joue sur la forme et la disposition de ses cases en fonction du déroulement de l’action ; c’est une technique proche de celle des comics, qui met l’accent sur le mouvement et la vitesse.

 

Le manga est quasi-systématiquement publié en noir et blanc, à l’exception des couvertures et des premières pages d’un volume. Et il y a une bonne raison pour ça avant d’être compilée dans un beau tome relié, l’histoire est pré-publiée par chapitres dans des revues très, très bon marché, un peu comme Spirou ou Tintin chez nous.

 

Même en France, les mangas sont imprimés « à l’envers », dans le sens de lecture japonais. Si ça peut déstabiliser au départ, on s’y habitue très vite. Certes, lorsque le genre est arrivé chez nous, on a d’abord eu le réflexe de modifier le sens de lecture japonais pour l’adapter aux Occidentaux, et quelques maisons d’éditions le font encore.

 

Les genres divers et variés du manga

Par quel côté attaquer cette montagne que représente le manga ? Même dans les best-sellers, les genres sont variés, et il se peut que certains ne vous plaisent pas. En fait, le manga, de base, ça s’attaque à tout. TOUT.

C’est un genre codifié qui fait partie intégrante du quotidien des Japonais. La culture manga se penche sur un nombre impressionnants de sujets pour toucher le public le plus large possible. On y truove des histoires romantiques, des mangas sportifs, historiques, de l’horreur, de la fantasy ou de la science-fiction, des histoires humoristiques plus ou moins délurées, du cyberpunk et de l’anticipation sombre, des récits engagés ou légers… Et même de la religion, de la gastronomie ou de l’oenologie.

C’est très difficile de classifier tout ça. Généralement, on trie en fonction du public visé à la base, mais même ainsi, la liste est longue ! C’est pourquoi celle-ci ne conserve que les termes les plus utilisés en France :

  • Le shojo cible un public féminin, et conte le plus souvent des histoires romantiques, avec beaucoup d’introspection et de réflexion sur les personnages. C’est surtout là qu’on retrouvera les « gros yeux » dont je parlais plus haut, puisque l’émotion prime dans cette catégorie — même si ça n’exclut pas une certaine dose d’aventure, avec les « magical girls », par exemple (Fruit Basket, Sailor Moon, Card Captor Sakura…) !
  • Le shonen cible un public masculin, principalement de jeunes garçons. On y retrouve du sport, du combat, de l’aventure, et une certaine mise en avant du héros et de l’idée de sacrifice (Naruto, One Piece, Reborn!…)
  • Le seinen cible un public plus mature. On y trouve de tout (Bride stories, Gunnm, Kenshin le vagabond, Ghost in the Shell…).
  • Le kodomo, c’est pour les enfants ! Le plus connu est Doraemon.

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article